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Bilan des vendanges 2015

Fini… Vendanges finies… 10 jours de vendanges assez intenses

Nous sommes le 23 septembre 16h20, dernier coup de sécateur dans notre parcelle de Carignan de 58 ans, dernière comporte remplie. Mélange de fatigue et de satisfaction, sentiment d’avoir réussi ces vendanges.

 

Mais comment faire les vendanges sans vendangeurs? Comme l’an passé, en partenariat avec l’association APS 34  et l’équipe d’éducateurs de l’Ile de Thau, à Sète dans l’Hérault, 6 jeunes âgés de 18 à 25 ans sont venus à Coustouge vendanger. Pour 4 d’entre eux c’était une première expérience de la vigne et du métier de vigneron, dans une période capitale pour nous :les vendanges, véritable résultat du travail accomplit pendant l’année.

Véritable échange à tous les niveaux, de culture, d’environnement, l’expérience a je pense été profitable à tous en 2014, c’est donc tout naturellement que pour cette récolte 2015 nous avons de nouveau embauchés d’autres jeunes, avec le concours des éducateurs de l’association.

L’équipe de vendangeurs a tenue bon, quelques coups de mou mais dans l’ensemble je qualifierai ces jeunes de bon cru, où leur dépaysement à été total. On peut se rendre les vendanges faciles, quand l’ambiance est bonne et le groupe soudé, nous avons œuvré dans ce sens, tous les jours.

Vendange d'un Grenache Noir

L’équipe 2015 qui vendange le Grenache Noir de « Lazerou ».

Au  fil des jours, la fatigue commence à poindre, la routine, couper des raisins est répétitif et on peux vite se couper avec le sécateur, j’essaie de choisir telle ou telle rangée pour finir la matinée ou l’après-midi, couper une vigne en deux quand les rangs sont long ( 90 souches à la rangée, ça peut user un vendangeur novice en fin de campagne…). Comme nos parcelles sont petites, ça motive le groupe car elles sont vendangées en quelques heures, mais on perd aussi beaucoup de temps à se déplacer, ranger les seaux, sécateurs, hottes… replacer le tracteur et la benne au bon endroit pour les porteurs, chaque détail est stratégique pour le bon déroulement de la journée.
Derrière eux tout le temps ( je porte la hotte ) parfois il faut un peu hausser le ton mais rien de grave… Ça avance comme je le veux, des jeunes motivés et intéressés par mon métier.

Voici une petite vidéo qui illustre bien les vendanges au Domaine MP Berthier, merci Claude pour cette vidéo. Cliquez sur le lien pour la visionner…

Vendanges au Domaine MP Berthier 2015

Cette année,  21 parcelles de vignes seront ramassés à la main, humainement, c’est long, c’est fatiguant mais c’est aussi magnifique de commencer avant que le soleil ne se lève, de faire une petite pause café quand le soleil commence à nous réchauffer le dos, d’échanger avec les autres, de s’aider, de se comprendre, de rire, de travailler en équipe… Le mot « équipe » est vraiment primordial, je leur explique que ça ne sert à rien d’être tous disséminés dans la vigne, avec deux devant, deux au milieu et d’autres à la traine dans sa rangée. Gérer des hommes, c’est gérer les égos, les personnalités, les susceptibilités, les caractères, les morphologies…. »Seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin ». Ils ont finis par comprendre qu’en avançant tous en ligne, on gagnait en cohésion et en rendement, en faisant des pauses en même temps, chacun se sent sur un pied d’égalité.

Pour comprendre mon point de vue de porteur, je les ai fais porter la hotte à tour de rôle pour se rendre compte que cela ne consiste pas seulement à porter leurs seaux, mais aussi gérer le tracteur, l’échelle, apporter de l’eau, penser à tout pour eux, laver les seaux et sécateurs au minimum midi et soir, motiver quelqu’un à la traine, couper un peu quand la hotte est vide…

8h15 - Marina s’essaie au portage de hotte... vide

8h15 – Syrah « La Robine » – Marina s’essaie au portage de hotte… vide

4 parcelles de syrahs splendides, aux grappes longues et grains serrés, qui se flétrissent un peu à cause du vent et du temps sec, suite logique et assez parfaite de nos vendanges manuelles.  Cette année tout est mur, on coupe toutes les grappes même sur une syrah dans un secteur tardif qui normalement nécessite un tri rigoureux des vendangeurs. J’avais le sourire aux lèvres en voyant cette belle matière première qui rentrera surement dans l’assemblage de la cuvée Louise… La benne se remplit en un temps record, car nous n’avons rien à trier !!Une cuve de syrah autour de 14 degrés mais toujours cette acidité qui portera nos vins pendant des années.

Syrah "La Robine" - Pepe verse le dernier seau dans la benne.

Syrah « La Robine » – Pepe verse le dernier seau dans la benne.

85% de la propriété a été vendangée à la main, millésime de qualité, chaque seau était parfait, sans aucune grappe avec de la moisissure, ne reste sur les souches que les grappillons ( trop acide et pas assez murs, encore que sur certaines parcelles j’aurai pu tout prendre…). Les 15 % restants, correspondant à des parcelles de syrahs et grenaches noirs sur palissage, solidement attachés au fil de fer, sont vendangées à la machine à vendanger. Ça n’est pas un crime loin de la, cela permet de rentrer des jus très tôt, froids, sans oxydation, avec une fréquence de secouage des batteurs adaptée au cépage, à la maturité des souches, à l’âge de la parcelle… Les quelques feuilles et pétioles ou morceaux de rafles seront éliminés grâce à notre égrappoir au chai…

7h30 - La Vendangeuse dans notre Syrah de "La Loumbardo" destinée au Rosé cuvée "Morgane"

7h30 – La Vendangeuse dans notre Syrah de « La Loumbardo » destinée au Rosé cuvée « Morgane »

N’opposons pas les vendanges mécaniques et manuelles, il n’y a pas le diable d’un coté et la perfection de l’autre. Nous vendangeons à la machine ces parcelles pour l’élaboration de notre rosé cuvée Morgane, ces parcelles sont désormais sélectionnés pour la qualité de leur jus, sur la fraîcheur avec une pointe d’acidité, des notes d’agrumes… En quatre ans on a pu affiner nos choix, nos goûts, pour révéler le meilleur dans la cuve ( et dans la bouteille bien sur…).

Déjà l’heure du bilan. Une année culturale de choix en faisant avec le climat, en s’adaptant pour permettre la meilleure fin possible aux vendanges. Alors c’est sur que lorsqu’on coupe les grappes, on pense aux heures ultra venteuses et glaciales de janvier à tailler, aux heures à broyer l’herbe ou à passer l’intercep, à ébourgeonner, à attacher, à relever… Bref à notre métier de passion, on se remémore les bons et les moins bons moments du millésime, les rencontres ou les non-rencontres à la vigne. Petite rétrospective dans ma tête pendant les trajets tracteur-vendangeurs avec ma hotte sur le dos. Parfois ils me regardent car j’ai l’air pensif, ailleurs, je suis simplement en train de réfléchir. Quel assemblage vais-je faire? Quelle belle parcelle de Grenache, avec quelle autre parcelle va-t-on l’assembler? La cuve sera-elle pleine? J’essaie de faire les bons choix, seul l’avenir dira si j’ai eu raison, pendant les vinifications et durant l’hiver en dégustant les vins. je sais que je penserai aux vignes en goutant.

Au final beaucoup de joie d’en finir sur une note quasi parfaite avec des Carignan murs, aux queues marrons et pépins aoûtés, 132 bacs pour la macération carbonique destiné à l’élaboration de la cuvée Gabrielle. Je crois que les vendangeurs sont contents d’avoir étés au bout, d’avoir mieux cerné notre métier et les enjeux de cette vendange, curieux jusqu’au bout, nous les en remercions.
La c’est fini pour 2015, vous ai-je dis que l’an dernier nous commencions les vendanges que le 24 septembre 2014? C’est quasiment impensable mais c’est la nature qui décide, et on subit. Heureux déjà d’être passé à côté de la grêle, beaucoup n’ont pas eu cette chance, une pensée pour eux…

Vendanges finies, les raisins sont dans nos cuves, le travail peut commencer, amener ce potentiel au grade de grands vins, procurant du plaisir et l’émotion je l’espère.

 

Juillet 2015:

Voila une éternité que ces pages d’actualités restent vides. On repousse toujours à plus tard, à un autre sujet, une autre saison et finalement plus d’une année sans nouvelles…

 

Pourtant il y a matière à écrire, à faire partager notre métier, notre passion, dans cette belle région des Corbières.

21 Juillet 2015: Un beau Grenache Noir de 31 ans

21 Juillet 2015: Un beau Grenache Noir de 31 ans

 

En ce moment par exemple, je termine l’écimage et le rognage des vignes… Cela consiste à couper les sarments qui dépassent dans la rangée de vigne et qui dépassent du palissage (pour les Syrahs qui sont fragiles et qu’il faut maintenir fermement pour éviter les dégâts du vent).

Pendant la croissance végétative de la vigne, parfois les sarments rejoignent l’autre rangée pour former une masse végétale impressionnante, qui empêche le passage d’un tracteur ou toute intervention manuelle.

un Grenache Noir de 14 ans avant mon passage...

6h30: un Grenache Noir de 14 ans avant mon passage…

Cette pratique permet aussi de raisonner l’activité photosynthétique de la vigne, on ne doit pas couper trop de sarments, au risque de déséquilibrer la souche. On peut par contre en supprimer pour que toute la sève puisse se repartir sur moins de surface et ainsi bénéficier aux raisins, par l’accumulation de sucres, entres autres.

 

Ce même Grenache Noir après mon passage à la cisaille

Ce même Grenache Noir après mon passage à la cisaille

Il faut donc adapter le rognage à chaque parcelle, en fonction des cépages et du devenir de celles-ci. En effet les Carignans qui murissent tard et lentement ne doivent pas voir leur Surface Foliaire Exposée trop réduite sous peine d’un retard de maturité. Nous vendangeons nos Carignans centenaires en dernier au alentour du 10 octobre, pour produire la cuvée Gabrielle, il doit donc rester assez de feuilles en cette période automnale pour amener les raisins à maturité. Un rognage doux sera donc effectué, cep par cep, sur mesure…

L’aération de la souche qui découle de cette « coupe d’été » permet de limiter l’entassement de végétation et réduit les risques d’humidité stagnante et donc de maladie (oïdium et mildiou). C’est donc une opération primordiale que l’on effectue de début juin à fin juillet, selon la vigueur de la vigne.

Par ailleurs voici les tomates du jardin qui régalent la famille, en compagnie des courgettes et aubergines et autres oignons doux. Le potager doit rester un plaisir, pas une contrainte, nous n’avons pas le temps de cultiver d’autres légumes, un jardin prend beaucoup de temps et est très gourmand en eau, je m’en aperçois tout les jours surtout en cette période de sécheresse… je précise que nous n’avons pas vu une goutte d’eau depuis le 12 juin dernier. D’autres jardins de Coustouge forcent mon admiration mais leurs jardiniers y consacrent 2 ou 3 heures par jour!!

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Notre rosé cuvée Morgane 2014 fut un véritable succès au cours de nos salons; Châtillon (92), Mantes la Jolie (78), Chartres (28) et Allauch (13), comme au cours d’autres manifestations et dégustations. C’est une satisfaction, les parcelles destinées à vinifier le rosé sont maintenant bien identifiées et ont un itinéraire cultural spécifique.

Encore à effectuer les derniers (légers) labours, tondre les bords de parcelles et traiter au souffre si nécessaire et les vendanges arriveront à grands pas, espérons un beau mois d’aout…

Pause récréative à la fin des fermentations: la récolte des olives…

Les vendanges sont terminées mais déjà une autre récolte se profile, sans stress cette fois ci. Les 627 jeunes oliviers (variété Olivières) commencent à rentrer en production, quelle satisfaction… les plus vieux ont 7 ans, les plus jeunes 4 ans. Jusqu’à présent, nos interventions se résumaient à rattacher les oliviers à leurs piquets et à broyer l’herbe sur les parcelles. Pas d’irrigation, pas de fertilisation, pas de travail du sol, une quasi nulle activité en somme, seulement la taille en mars et une application de bouillie bordelaise par suite pour cicatriser les plaies de taille.

Depuis l’hiver 2012 nous avons ajouté de l’engrais organique (issu de déchets verts) pour favoriser la croissance et encourager la fructification de nos arbres. Les oliviers ont reçu 15 litres d’eau tout les 15 jours pendant l’été.
La première récolte est sur pieds. Viens donc le moment d’estimer la quantité d’olives… c’est quasiment impossible, n’ayant pas de recul.
Les peignes à olives sont prêts à peigner, les seaux ventraux propres destinés à recevoir les olives sont sanglés, la remorque attelé au 4×4… Nous sommes opérationnels.
Nous récolterons en une semaine 257 kilogrammes d’Olivières à la main par un froid et une pluie glaciale, nous les étalons dans la remise sur des draps pour les sécher et éviter les tassements.

Nous portons les olives au moulin pour obtenir notre première huile provenant exclusivement de nos arbres. 257 kilos, c’est beaucoup et très peu à la fois, considérant qu’un arbre adulte peut produire entre 20 et 30 kilos par an… nous savons qu’il faudra multiplier les soins afin d’augmenter la quantité d’olives et former de beaux oliviers robustes. Un équilibre entre le sol, l’arbre et l’activité de l’homme est à trouver, comme à la vigne…
Nous allons d’ailleurs entamer le processus de certification en Agriculture Biologique pour l’oliveraie.

Les opérations culturales seront abordés ici-même au fil des saisons.

Constantin: naissance d’un millésime

Le domaine s’agrandit, je ne parle pas d’une nouvelle plantation de vigne ou d’un nouveau matériel mais de la naissance du petit frère de Louise, de notre fils..

Constantin est donc arrivé le 30 aout 2013. Les vendanges ont du retard, qu’à cela ne tienne, nous bichonnerons les vignes, Louise et désormais Constantin jusqu’au prochains coups de sécateurs.

Dire que Constantin est un ange serait un doux euphémisme, disons qu’il est aussi sage que les carignans sont magnifiques. Nous percevons déjà la fougue de la syrah en lui. Enfin c’est la tranquillité et sérénité du grenache noir quand il prend ses biberons (qui coulent parfois eux aussi).

Ce petit billet est bien sur excessif, quels parents seraient moins élogieux à la naissance d’un second enfant? Assurément aucuns…

Alors que Louise se passionne pour les tracteurs (en plastique et à pédale pour l’instant), tractopelles et autres engins TPèsques, l’idée de voir un jour nos enfants heureux dans nos vignes nous traverse l’esprit. Libres à eux bien sur de choisir leur voies… (1,19 mètres en ce moment pour le new holland). Il y aura donc une nouvelle cuvée pour le millésime 2013, si le millésime nous permet de vinifier les conjectures établies, réfléchies, calculées (trop?). Mais j’en parlerai plus tard dans ce blog, une chose est sure; le nom de cette cuvée, facile me direz vous : Constantin.

Tu auras donc droit, comme ta sœur à des commentaires qui t’ennerveront mais réjouiront tes parents au caveau: « oh mais c’est Constantin derrière? Comme il a grandit » ou encore  » c’est vous Louise? » Rêvons, rêvons, ça fait du bien….